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Charles Clessens
29 avril 2014

Canonisons, canonisons...

cano

En novembre dernier, le pape François ne manquait pas de clouer, non pas Jésus au pilori, mais bien le système capitaliste mondial actuel.

« Je prie le Seigneur qu’il nous offre davantage d’hommes politiques qui aient vraiment à cœur la société, le peuple, la vie des pauvres. (…) », lançait-il notamment.

Et de fustiger les nouvelles idoles créées par l’homme, faisant allusion au dieu argent et à l’adoration de l’antique veau d’or. Le pape s’en prenait au fétichisme de l’argent et à la dictature de l’économie sans visage et sans but véritablement humain.

Il est vrai que ce n’est pas d’aujourd’hui que la main invisible du capital déplace les entreprises selon les lois impitoyables du marché et du profit.

Et le pape de revendiquer une meilleure distribution des revenus et une promotion des pauvres dépassant l’assistanat via la création d’emplois.

Saintes paroles.

finances

Financièrement parlant, il faut quand même savoir que l’église catholique est loin de faire référence en termes, disons de pauvreté. La Banque du Vatican dispose de près de 6 milliards d’euros d’investissements répartis sur la planète, sans oublier qu’elle gère des dizaines de milliers de comptes de paroisses et de prêtres.

Que son organe directeur, le Saint-Siège, ait fait récemment (en 2011), plus de 13 millions d’euros de pertes peut s’apparenter à de la roupille de sansonnet tout en tirant quand même le signal d'alarme.

Est-ce pour cela qu’il a été fait appel à des sponsors pour canoniser deux papes ?

Pas forcément car les finances de la ville de Rome sont plus que dans le rouge et c’est même la faillite qui guette la capitale italienne.

Mais, le tout l’un dans l’autre, autant se lancer dans ce … capitalisme tant décrié

La canonisation, et ce n’est pas une vue de l’esprit, s’est ainsi transformée en une vaste opération de marketing qui a permis de générer des recettes pour les entreprises locales, le tourisme et plus si affinités.

Ce festival de la canonisation des deux papes a bien entendu suscité un enthousiasme hors du commun auprès des fidèles. De quoi attirer les annonceurs. Et c’est ainsi que nombreuses firmes se sont présentées non pas au goupillon mais au portillon pour aller investir ce marché du spectacle de la canonisation.

Citons notamment Nestlé, Eni et Enel. N’oublions pas la banque Intensa Sanpaolo, quelques banques suisses et la compagnie ferroviaire Ferrovie Italiane ainsi que plusieurs multinationales. Relevons quand même en passant que Nestlé est de la famille de Monsanto, ce qui se révèle quand même un tantinet indicatif..

Bref, cette opération, si elle peut paraître tout à fait surprenante et contradictoire peut aussi, quelque part, se justifier.

En effet, ce pape qui affiche sa volonté de lutter contre l’idolâtrie de l’argent doit aussi faire face au déficit budgétaire record dont peut s’honorer sans s’en vanter le Vatican. Il est question, non plus de millions mais bien de milliards de dollars ou d'euros ? Allez savoir en quelle monnaie ils comptent.

Et puis, il fallait bien organiser la canonisation de Jean-Paul II et de Jean XXIII

Et, si en plus, ça rapporte, pourquoi pas ?

Que Diable, cessons de faire dans la demi-mesure. Secouons notre imagination, elle est sans limites.

A quand une publicité pour enduire la croix avec Rubson, à quand une publicité pour utiliser Pattex plutôt que les clous, à quand les shorts de Stromae pour protéger l’intimité de Jésus ?

Où s'arrêtera la folie humaine ?

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